Home Billets d'humeur The Last Girl – Zombie soit qui mal y pense.

The Last Girl – Zombie soit qui mal y pense.

written by Simon 28 juin 2017
Les zombies, on commence à connaître sur le bout des doigts. Surtout après trois millions d’épisodes de Walking Dead. C’est du moins ce que l’on se dit au moment de découvrir The Last Girl, qui sur le papier s’annonce comme une énième fête de la viande apocalyptique. Sauf que le film de Colm McCarthy parvient à renouveler considérablement le genre.

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Sick Sad World

The Last Girl c’est quoi ? L’humanité vacille alors que les derniers survivants se terrent dans des bases militaires, assiégées par des millions d’humains infectés par un mystérieux spore. Ce dernier, apparu brusquement au début du XXIème siècle, transforme ceux qui le respirent en brute décérébrées et assoiffées de sang. Des années après le début de l’épidémie, un groupe de soldats étudie des enfants nés porteurs de l’infection. Mus par des pulsions cannibales surpuissantes, ils n’ont pas perdu pour autant leurs capacités cognitives et pourraient devenir le seul espoir des derniers hommes.

Bien sûr, The Last Girl paie son tribut au genre qu’il convoque et n’hésite pas à jouer frontalement des codes horrifiques et de l’aventure zombies. Comprenez que régulièrement, ça charcle, ça se mange, ça s’entre-bouffe, et tout cela au gré de séquences admirablement montées. Aussi, The Last Girl nous réserve de pures montées d’adrénaline mâtinées de suspense. Mais le film qui nous intéresse vaut beaucoup plus pour ce qu’il expérimente, que ce qu’il reproduit (avec brio).

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Le mal par le mâle

Au cœur de la narration se trouve le duo conflictuel formé par Gemma Arterton et la jeune Sennia Nenua. La première encadre et étudie la seconde depuis une des dernières bases militaires du pays. Espérant ainsi sauver son humanité, voire rejouer une relation maternelle impossible. Pour sa protégée, c’est une toute autre dynamique qui se joue : entre sincère affection, instinct de survie et tentation de la sauvagerie.

S’ensuit un récit aux retournements toujours changeants et dont les enjeux sont très différents de ce à quoi ce type de production nous a habitué. Qu’est-ce que l’humanité ? Un monstre que je peux comprendre est-il encore un monstre ? A force d’ausculter les valeurs de ses héros et ce qui définit leur valeur;  The Last Girl en vient à se poser la question du dépassement de l’humanité; et cela au cours d’un troisième acte dont le dispositif est à peu près inédit pour un métrage post-apocalyptique.

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Entre Glenn Close, Gemma Arterton et Sennia Nenua, ce sont trois possibles destinées qui se dessinent pour les hommes, trois visions sociétales, chacune portée par une femme, comme, si l’air de rien, derrière ses soubresauts de violence et la cruauté de ses séquences de massacres, The Last Girl était une des premières œuvres à représenter intelligemment le nécessaire avènement d’un monde post-masculins.

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Simon, c’est la caution ciné de BOBONNE ! Rédacteur en chef du site Ecran Large depuis deux ans, Simon mange, boit et rêve cinéma ! Son péché mignon ? Les films bizarres et mal élevés !


 

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