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De l’importance de ne rien faire.

written by Solène 10 décembre 2019

A quand remonte la dernière fois où vous vous êtes accordé du temps pour ne rien faire? Et surtout comment occupez-vous ce temps ?

Ces quinze derniers jours – et ils n’ont rien d’exceptionnels –  je n’ai pas eu une seule soirée de libre. Il faut dire que j’aime avoir une vie sociale active : prendre le temps nécessaire pour voir mes amis, avoir des moments privilégiés avec mon copain, mais également passer des weekends hors de Paris pour rendre visite à la famille. Autant vous dire que mon salaire se transforme assez rapidement en billet de train et verres de vin. Rares sont les fois où je dîne chez moi et rares sont les moments que je m’accorde pour ne rien faire et me retrouver avec moi-même.

Et je ne vous parle pas de ces moments où vous pensez prendre du temps pour vous alors que vous passez en réalité du temps à répondre aux injonctions de la société.

Prendre du temps pour soi doit être synonyme de plaisir. Aussi, au cas où ça ne soit pas clair pour tout le monde, aller chez l’esthéticienne n’est PAS une partie de plaisir.
Nous faisons énormément de choses parce que nous « devons » les faire. Je rêverais d’avoir des ongles qui se liment et se vernissent seuls, des cheveux qui se brushinguent en parfaite autonomie et nul besoin d’appliquer de masques, tant je trouve cette activité absolument inutile.

D’ailleurs je fais une parenthèse pour qu’un jour quelqu’un m’explique le plaisir qu’il trouve dans le fait de fabriquer son masque à l’avocat soi-même ? Déjà parce que personnellement je préfère les manger, surtout vu le prix que ça coûte et ensuite parce qu’à part salir ma cuisine et me rajouter par conséquent du ménage et de la vaisselle, je n’ai pas une plus jolie peau… D’ailleurs, pour avoir une jolie peau, il faut dormir suffisamment, boire beaucoup d’eau, ne pas fumer, ne pas boire (d’alcool) et faire du sport. Vous tartiner de l’avocat sur la figure n’y changera rien. Bref, « prendre soin de moi » me fait royalement ch***.

Mais revenons à nos moutons. Cette notion de « temps pour soi » est devenue la formule magique de toute les personnes dépourvues d’argument lorsqu’il s’agit de conseiller un ou une amie qui ne va pas bien. Combien de fois, après une rupture par exemple, on nous a dit : « prends du recul, prends du temps pour toi ! ». Alors qu’en réalité ce qu’on a vraiment envie de faire, c’est soit se rouler en boule dans son plaid et faire un marathon de série pendant 48h en mangeant du chocolat ou alors boire à outrance et sortir plus que de raison pour noyer son chagrin avec d’autres copines célibataires. Mais on n’a absolument pas envie de se faire un masque à l’avocat.  Par contre, un bon guacamole et des shots de Téquila, oui.

Prendre du temps pour soi est important. Mais il faut qu’une notion de plaisir soit liée. En ce qui me concerne, prendre du temps pour moi consiste à écrire, lire un bon bouquin ou très souvent passer une journée à regarder des séries en mangeant des « Petits Écoliers ». En réalité, nous passons très peu de temps à faire des choses pour nous, seuls, et avec une notion réelle de plaisir.
Et plus important encore, nous ne passons presque jamais de temps à ne rien faire. Et pourtant, nous devrions tous nous y atteler. Pourquoi ? Parce que nous avons tous besoin d’appuyer sur le bouton « stop » de notre vie de temps en temps et de nous recentrer sur nos besoins réels.
Combien de fois avons-nous accepté des postes dont nous ne voulions pas parce qu’ils étaient valorisés par la société ? Combien d’entre nous sont restées avec une personne qu’elles n’aimaient pas vraiment et avec qui elles n’étaient pas heureuses parce que les évènements de la vie se sont enchaînés ? Et qui peut se vanter de savoir ce qu’il/elle attend réellement de la vie ?
Parce qu’à enchaîner le boulot, les weekends à droite et à gauche, les soirées entre amis, les activités sportives ou culturelles, nous ne nous accordons jamais de temps « off ».
Et comme nous passons tout notre temps avec des gens qui font comme nous, nous trouvons tous ça normal. Et personne ne remet jamais en question ce qui est normal.
Mais est-ce que ce qui est « normal » vous convient réellement ou est-ce que vous aimez l’image que cela renvoie de vous ?

S’arrêter pour réfléchir peut-être extrêmement brutal. Affronter ses peurs, ses démons, chasser le négatif en nous, les frustrations ou les tristesses sont des passages difficiles,. Alors nous préférons faire l’autruche et enchaîner les restos, les expos, les weekends à la campagne, les promotions, les enfants, les voitures, les appartements, les voyages.

L’humain a une capacité assez incroyable à se mettre des œillères. C’est un tort.

Alors ce n’est pas facile de s’accorder du temps à ne rien faire et appuyer sur « stop ». Mais ça vous évitera peut-être la crise de la quarantaine ou de n’importe quelle dizaine d’ailleurs tant les comptes ronds amènent à des bilans inévitables.

La seule question à laquelle vous devez répondre est la suivante : est-ce que je suis sincère avec moi-même ?

Le but de cette réflexion n’est pas de tout plaquer et d’aller élever des chèvres dans le Larzac (enfin sauf si c’est vraiment ce que vous voulez !). Mais peut-être commencer par de petites choses : est-ce que je fais du yoga parce qu’il faut faire du yoga ou est-ce qu’au fond de moi j’ai envie de faire de la zumba même si c’est méga ringard ?

Moi perso je trouve que la zumba c’est méga fun, venez on lance un club ! Bref, apprenez à ne rien foutre et prenez VRAIMENT du temps pour vous.

Bon dimanche !

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