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Toutes des guerrières ! Les femmes, la douleur et les idées reçues.

written by Solène 26 avril 2020
douleur

C’est amusant de voir à quel point dans l’esprit collectif une femme résiste moins à la douleur qu’un homme. Enfin, entendons-nous bien : c’est amusant comme lire l’annuaire des PTT de 1987 !

Vous l’avez probablement remarqué : dès qu’un homme se plaint d’une quelconque douleur, il est automatiquement relégué au rang de « femmelette ».

Inutile d’avoir fait des hautes études de lettres pour retrouver l’étymologie de ce mot. Il vient du mot « femme » et signifie selon le Larousse « petite femme » ou encore « femme faible ».  Sur le curseur des égalités nous étions déjà « le sexe faible » du coup femmelette, c’est quoi exactement ? Femme au carré ? Pi femme ? Je ne comprends pas bien le projet.

Bref, une fois de plus, il est pointé du doigt que nous sommes le sexe faible. Mais qui est le con qui a inventé ça ? Peut-être était-ce une conne d’ailleurs, tout est possible dans ce monde absurde.

Si mes souvenirs de physique datant de la seconde sont bons, dans le monde des sciences le processus habituel est de valider une hypothèse par une expérience, n’est-ce pas ? Et lorsque ce n’est pas possible, qu’aucune expérience ne confirme l’hypothèse, nous sommes d’accord que c’est… un gros bide, non ?

Alors ce que j’aimerais savoir c’est : comment est-il possible de continuer à croire une théorie qui n’a jamais été prouvée ?

Par ailleurs, comment continuer à croire que les femmes sont moins résistantes à la douleur, lorsque leur corps a été conçu justement pour supporter l’une des plus fortes douleurs reconnues à ce jour : l’accouchement.
L’accouchement. Nous sortons de notre corps des êtres vivants d’environ 3kg. On parle même de « travail » et le saviez-vous, « travail » viendrait de « tripalium » qui désignait jadis, naguère « instrument de torture ». Et malgré ces faits, nous sommes toujours, aux yeux du monde, le sexe faible ?

Et personne ne voit le problème ?

En ce moment, ce sont majoritairement des femmes que nous applaudissons chaque jour à 20h. Des femmelettes qui sauvent des vies, rien que ça. Je propose d’ailleurs que ce mot « femmelette » subisse le même sort que « Bobonne ». Renversons la vapeur et donnons un autre sens aux mots.

Mesdames, vous êtes toutes des guerrières. Votre corps a bien plus de ressources que ce qu’on veut bien vous laisser croire. Votre cerveau est capable d’assimiler tout autant d’informations que celui d’un homme. Vous avez en vous tout autant de courage et de résilience qu’un homme. Vos capacités, quelles qu’elles soient, sont égales à celles de l’homme.

Votre si réputée sensibilité souvent assimilée à de la faiblesse est une force immense, incommensurable, unique. Elle n’est pas innée, tout homme peut être sensible et je le leur souhaite. La sensibilité permet de mieux voir, mieux sentir et mieux appréhender les relations humaines. Vivre ses émotions c’est aussi apprendre à se connaitre. Devenir son propre pilier. Inébranlable, imperturbable, ancré dans le sol, solide.

Nous avançons à armes égales dans ce monde. Sachez-le, retenez-le.

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