Les ateliers d’écriture.
Il y a quelque temps, je vous parlais des ateliers d’écriture sur Les Plumettes. Je me suis dit que ce serait sympa de partager un des textes réalisés lors d’un atelier avec vous (et oui, vous êtes des privilégiés!). Hier, nous avons donc travaillé sur le thème du corps. Nous nous sommes inspirés de textes existants (de grands auteurs tels que Marguerite Duras), sur lesquels nous avons travaillé, pour ensuite produire un texte original ayant pour thème « Le territoire du corps de la femme ». J’ai décidé de le nommer « l’histoire de la vie de mon cœur »
Voici mon texte !
« Le chemin pour arriver jusqu’à mon cœur est parsemé d’embûches. Il a été Recousu. D’un système découpé. Ficelé. À reconstituer. C’est l’histoire de la vie de mon cœur. Il faut la respecter. Vous ne voyez pas que cela ne vous est pas réservé. Non, vous ne cherchez pas à voir… Vous ne faites que le toucher du bout des doigts.
Vous pourrez toucher mes jambes, mes pieds, mes mains, ma nuque, mais vous n’atteindrez pas mon cœur. Je le laisse à l’abri des regards et des sentiments. J’évite toute agression extérieure. Il est propriété de mon corps. Il est propriété de mon esprit. Mon esprit est propriété des autres, ce qui fait de mon corps et de mon cœur la propriété des autres. Mais pas la vôtre.
Pour y arriver, il faudra rejoindre ma bouche, mon sourire, mon rire, entendre ma voix, mes paroles, et ses murmures entre les lignes de mes lèvres. Un cercle infini qui ne s’ouvrira peut-être jamais. Il faut que vous connaissiez l’image la plus intime de moi-même. Pas celle que je laisse voir, celle qui est implicite. Tiens-toi droite. Ne fume pas dans la rue. Ne mets pas tes doigts dans la bouche. Voilà ce que vous dit l’apparence. Ce ne sont plus des recommandations de savoir vivre, ce sont des aberrations archaïques, voilà ce que vous dira mon cœur.
Trouver le chemin jusqu’à mon cœur, c’est s’abreuver de mon âme aux mille nuances. De mon corps aux mille défauts, produit de l’univers, d’autres corps en somme… Mais célestes. Je trouve cela étrange, mais je n’ai pas l’impression de me dévoiler, je n’ai en fait plus rien à cacher, j’attends juste d’être découverte. Mais vous ne le saurez peut-être jamais. Il vous paraîtra être un corps inatteignable et innocent. Pour le moment. Ne le laissez pas se renfermer, il ne demande qu’à s’ouvrir. Mon cœur aussi. »
Si vous en voulez d’autres, dites-moi !